lundi 18 juin 2012

Le premier aérogénérateur marin en Espagne


Les zones marines apportent plus de 93.000 TW/h de puissance selon l'IEA (Agence Internationale de l'Energie). Si bien qu'on estime que, seulement au sein des mers européennes, pourraient être produits 10% de la consommation électrique de l'Union Européenne, grâce aux technologies des marées, des vents, des courants salins, de la différence de température et de la salinité. A ce jour, l'énergie éolienne est la source marine la plus puissante qui détient notamment le plus de projets en marche.

L'énergie éolienne est parmi les énergies renouvelables, celle dont la maturité technologique et industrielle est la plus avancée. L'entreprise espagnole Gamesa [1] vient d'en apporter une illustration supplémentaires en annonçant son intention d'installer à partir du deuxième trimestre de l'année 2013, le premier prototype d'aérogénérateur offshore, dans les eaux espagnoles, au large des îles Canaries avec l'objectif d'obtenir une certification dans les mois suivants. Les caractéristiques du prototype sont alléchantes, avec un rotor de 128 mètres (des pâles de 62 mètres de long) et une puissance nominale de 5 Méga Watts (Production énergétique utile pour alimenter 7.000 foyers). Des capacités très pointues, si on les compare avec le parc éolien terrestre en France, qui n'excède pas 3 MW par machine [2].

Il reste encore cependant difficile d'imaginer une substitution totale de l'éolien terrestre par le marin, en raison des difficultés posées par la maintenance des sites off-shore. Cependant nous pouvons noter d'après les informations de l'entreprise que le marché de l'offshore peut émerger, et à ce sujet la société Gamesa souhaite plutôt se positionner en Europe, contrairement à ce qu'aurait pu laisser penser sa présence sur le continent nord américain. Effectivement, l'entreprise fait coup double en choisissant un emplacement aux Canaries, car d'une part les vents forts de cette zone ne vont pas ménager la structure imposant un recours aux technologies de pointe et d'autre part l'investissement sera visible directement par le marché le plus propice, à savoir l'Europe.

De surcroît, Gamesa aurait déjà initié des négociations pour une implantation industrielle et logistique aux Royaume-Uni, plus précisément en Ecosse.

Nouveau Laboratoire en Catalogne sur les technologies marines

L'IREC, L'institut de recherche de l'énergie Catalan, a mis en marche le projet, Zefir Test Station, un laboratoire installé à Tarragone où les dernières innovations de plateformes de production énergétique seront testées et certifiées, et où Gamesa va d'ailleurs installer deux plates-formes fixes et deux autres flottantes.

Cette mise en place sert surtout afin de tester et valider des innovations envisageables pour l'implantation d'aérogénérateurs en milieux marins, car par exemple l'orographie des côtes espagnoles reste très complexe et les eaux très profondes, ce qui demande des adaptations primordiales pour envisager les installations. Ce centre pourra donc être très prochainement le lieu de finalisation de nombreux industriels de l'énergie éolienne offshore et le berceau des futures centrales énergétiques offshores.

L'innovation technologique au service de l'efficacité énergétique

Voici quelques exemples des 23 inventions technologiques qui ont été présenté lors de la galerie de l'innovation de Genera, foire internationale à Madrid.

=> Capteurs thermiques

Le dernier modèle de capteur thermique développé par Fomento solar est l'une des innovations importantes de ce salon. Il se différencie du marché par sa petite taille, son volume contenant le double de fluide caloporteur et par-dessus tout son poids allégé de 25 Kgs. Son intérêt réside également dans la capacité du capteur à suivre les rayons du soleil, lui conférant ainsi un meilleur rendement, et ce pour un coût identique à la concurrence.

=> Structure de jute pour le capteur solaire

Les panneaux solaires sont à ce jour composés de 90% d'aluminium. Le projet de Natur-Sun vise à en diminuer nettement la composition ainsi que des autres matériaux non écologiques qui forment leurs structures. Le service de l'innovation de Natur-Sun a donc récemment remplacé des fibres synthétiques par des fibres naturelles, amenant la jute soumise à un traitement chimique à la place de la résine. Le panneau solaire est ainsi plus léger et plus écologique. La prochaine étape consistera, selon l'entreprise, à substituer un matériau végétal à la laine de verre.

=> La révolution des algues

Les algues, les micro-algues amènent aujourd'hui au-delà de leurs qualités gustatives répandues dans le monde à travers les mets japonais, de nombreuses solutions en termes d'avenir écologique pour notre planète.

C'est tout d'abord l'entreprise espagnole See-Nergy, dont le siège est basé à Madrid, qui s'est fixée comme objectif de construire une usine de production de micro-algues utilisant sa propre technologie, dix fois plus productive que pour les plantes actuelles [3]. See-Nergy va faire pousser des phytoplanctons en utilisant des générateurs de lumières hybrides. Ces algues seront idéales pour produire du biodiésel, des protéines, des produits pharmaceutiques et de l'oxygène principalement. Cette production à la fois rentable et propre s'avèrent être la source de nombreuses applications elles-mêmes respectueuses de l'environnement. C'est ainsi que le premier aliment de l'écosystème marin va voir sa production s'industrialiser en Espagne.

En parallèle, on peut relever la dernière publication d'une équipe internationale comportant des membres du CSIC (conseil supérieur de recherche scientifique espagnol) [4] qui a porté sur une analyse globale de la quantité de carbone emmagasiné par les écosystèmes. Il en sort nettement que les forêts sous-marines stockent le double de carbone que les forêts terrestres, même tropicales.

Même si elles occupent seulement 0,2% de la superficie océanique de la planète, elles permettent la capture de plus de 10% de carbone que les océans absorbent chaque année [5]. Ces données sont d'autant plus intéressantes que les algues sous-marines ont la faculté de mieux fixer le carbone que la population végétale terrestre. Celui-ci se loge en effet, grâce à la morphologie des algues, dans des épaisseurs plus importantes. C'est ce qu'explique Oscar Serrano, chercheur au centre d'études avancées de Blanes du CSIC, soulignant également la possibilité d'accumuler ces dépôts dans les sols sur plus d'un mètre d'épaisseur.
- [1] Site internet de l'entreprise Gamesa : http://www.gamesacorp.com/es/
- [2] Site internet du portail éolien : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/RoPST
- [3] Site internet de l'entreprise See-Nergy : http://www.see-nergy.eu
- [4] Site internet du CSIC : http://www.csic.es
- [5] Seagrass ecosystems as a globally significant carbon stock - Revue Nature Geoscience. DOI: 10.1038/Ngeo1477.
Origine : BE Espagne numéro 116 (15/06/2012) - Ambassade de France en Espagne / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/70300.htm

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