lundi 5 mars 2012

Energie-climat : des nouveaux outils interactifs de visualisation mis en ligne

Depuis le mois de janvier dernier, deux outils de cartographie interactive permettent au public de mieux comprendre les émissions de gaz à effet de serre et le potentiel des énergies renouvelables.

Cartographier les sources d'émissions de gaz à effet de serre

Le 11 janvier dernier, l'Agence de Protection de l'Environnement (EPA) a rendu public le premier inventaire des émissions de gaz à effet de serre (GES) aux Etats-Unis, réalisé pour l'année 2010. L'originalité de la démarche réside dans la présentation de résultats sous la forme d'une carte interactive présentant les sources "importantes" de GES, et à fournir au public des informations détaillées sur les sources de GES [1].

Carte interactive présentant les sources "importantes" de GESCrédits : U.S. EPA

L'outil permet de localiser aisément une source et d'accéder à une "fiche d'identité" qui détaille les informations disponibles sur la source, comme le type de GES émis, le type de combustible fossile utilisé et les quantités en équivalent CO2 (CO2e) rejetés annuellement.

Les informations disponibles sont limitées aux seules sources émettant plus de 25.000 tonnes d'équivalent CO2 (CO2e) par an. En effet, la loi de 2008 qui établit le programme de collecte de données sur les émissions de GES de l'EPA (GHG Reporting Program) stipule que seules les sources "majeures" sont obligées de déclarer leurs émissions annuelles de GES. Néanmoins, avec près de 6200 établissements concernés en 2010, l'inventaire représente environ 80% du total des émissions de GES en provenance de sources fixes majeures, soit plus de la moitié des émissions du pays. Ce premier inventaire ne couvre pour l'instant que 9 catégories d'industries - parmi lesquelles la production électrique, le raffinage pétrolier et l'industrie chimique, et certains secteurs industriels, comme l'agriculture, l'exploitation forestière ou les transports, ne sont pas inclus, puisqu'ils ne sont pas couverts par l'obligation de déclarer leurs émissions. Néanmoins, d'autres secteurs industriels devraient être inclus dans les éditions ultérieures, et devraient amener la couverture entre 85% et 90% des émissions des sources fixes majeures.

Bien que cette base de données ne soit pas directement associée aux efforts actuels de l'EPA pour réglementer les émissions de GES de l'industrie, l'agence espère qu'une meilleure information du public permettra de rendre les émissions de GES moins abstraites et d'encourager leurs réductions. "Cet outil est conçu pour être accessible aux utilisateurs, afin [qu'ils] puissent mieux comprendre où les gaz à effet de serre sont produits [...]" déclare Gina McCarthy, administrateur adjoint de l'EPA et responsable de la branche Air and Radiation de l'agence. "Nous avons bon espoir que ces informations mèneront à des réductions des émissions de GES".

D'après les résultats disponibles, le secteur de la production d'électricité est de très loin le plus gros émetteur de GES aux Etats-Unis, puisqu'il représente 2.325 millions de tonnes de CO2e soit près de 72,3% des émissions couvertes par l'inventaire. Le raffinage du pétrole arrive en deuxième position avec 5,7% des émissions (183 millions de tonnes de CO2e), suivi par l'industrie chimique avec 5,4% du total (173 millions de tonnes de CO2e). Le dioxyde de carbone (CO2) est de loin le GES le plus émis, puisqu'il représente 95% des émissions directes, alors que le méthane (CH4) ne compte que pour 4% et les autres gaz mesurés (oxyde d'azote et gaz fluorés) pour 1% du total.

L'état du Texas détient le record d'émission de GES du pays avec 385 millions de tonnes de CO2e, soit 17% des émissions totales. Il représente à lui seul 10,2% des émissions du secteur de la production d'électricité et 30,8% de celui du raffinage pétrolier. La Pennsylvanie arrive au second rang avec 153,7 millions de tonnes de CO2e.

Un outil pour révéler le potentiel des énergies renouvelables

Début janvier, le National Renewable Energy Laboratory (NREL), principal laboratoire du Département de l'Energie dans la recherche sur les énergies renouvelables, a également présenté un outil de cartographie interactif. Nommé RE Atlas, il permet à l'utilisateur de visualiser le potentiel en termes d'énergies renouvelables sur le territoire des Etats-Unis [2].

Cartographie du potentiel solaire (superposition du potentiel photovoltaïque et à concentration) des Etats-Unis, tirée du RE Atlas du NRELCrédits : NREL

L'utilisateur peut ainsi afficher - et superposer - aisément plusieurs cartes représentant le potentiel pour de nombreuses énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydroélectrique, géothermique, houmotrice, etc.) et les ajuster pour afficher le résultat désiré. "LE RE Atlas [...] permet de rassembler plusieurs bases de données en un seul outil facile d'utilisation" déclare Dan Getman, membre de l'équipe du Strategic Energy Analysis Center du NREL responsable du développement de cet outil. "La facilité d'utilisation et l'ampleur des données disponibles font du RE Atlas un excellent outil pour les pouvoirs publics ou les promoteurs qui ont besoin de mieux comprendre les ressources disponibles en termes d'énergie renouvelables aux Etats-Unis."



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[1] Advanced research Projects Agency - energy, agence de financement de l'innovation de rupture en énergie adossée au Département de l'Energie

[2] D'après Beaumarchais : le Barbier de Séville

[3] Carburants liquides produits par des micro-organismes non photosynthétiques, dont le rendement théorique est 10 fois supérieur à celui de la filière biomasse



ORIGINE : BE Etats-Unis numéro 280 (2/03/2012) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/69279.htm

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