mercredi 10 novembre 2010

Bientôt des microscopes portables ?

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/65020.htm

Diverses avancées technologiques de ces dernières années, dont les progrès des appareils photos que l'on trouve désormais dans la plupart des téléphones portables, pourraient bientôt permettre des avancées importantes en télémédecine. Des chercheurs de l'institut Karolinska (KI) de Stockholm ont imaginé un nouveau système de microscope portable pour les analyses médicales.

Dans le cas de maladies comme la malaria ou la tuberculose, le diagnostic se fait par l'analyse au microscope de prélèvements. Mais les microscopes sont chers et requièrent une certaine expertise, ce qui est rare dans les pays où ces maladies sont les plus répandues, c'est-à-dire dans les pays en développement. "Il serait très avantageux que le personnel soignant ou le patient lui-même puisse avoir un petit microscope et réaliser lui-même les analyses" déclare Johan Lundin, médecin et chercheur en bio-informatique à l'institut Karolinska. "Il suffirait qu'il prélève un échantillon, le place dans un microscope portable et envoie l'image à un serveur central pour qu'un expert l'analyse."

Johan Lundin et Vinod Diwa, professeur en épidémiologie, ont donc développé un produit, appelé MoMic : un microscope miniature portable de la taille d'un téléphone portable. Les échantillons qui sont introduits dans MoMic sont numérisés, puis transmis via le réseau de téléphonie mobile à n'importe quel endroit sur terre. Le résultat du test peut être envoyé par SMS.

Ce nouveau projet est la poursuite du développement du "web-microscope" développé avec des chercheurs de l'université d'Helsinki. Le web-microscope avait pour but de permettre la mise en ligne des images obtenues par microscope grâce à une technique de compression des données, similaire à celle de Google Maps, afin que l'utilisateur puisse parcourir l'image de l'échantillon n'importe où dans le monde. Cette procédure permet qu'un même échantillon soit analysé par plusieurs personnes, ce qui a déjà beaucoup été utilisé pour la recherche ou la formation. Après le succès de ce premier projet, Vinod Diwan s'est intéressé aux autres applications possibles de cette technologie. L'idée d'un microscope portable pour réaliser des analyses médicales et de la surveillance épidémiologique dans les campagnes africaines est alors née.

La taille des microscopes utilisés habituellement pour les analyses médicales qui pèsent plusieurs kilogrammes et la quantité importante d'informations contenues dans chaque image (imprimées, elles couvriraient la surface d'un terrain de football) ont constitué les défis principaux pour la mise en oeuvre de cette idée. Une des clés de la réussite de ce projet est l'utilisation de microscopes dépourvus de lentille optique. L'échantillon est placé directement sur le capteur photosensible, semblable à ceux que l'on trouve dans les téléphones portables. En découle une baisse significative des coûts : un microscope classique coûte 20.000 SEK (environ 2.000 Euros) et le MoMic devrait en coûter 500 SEK.

Les chercheurs développent également en parallèle un système d'analyse automatique des échantillons, ce qui pourrait être très intéressant pour certains types de diagnostics. Certaines analyses sont en effet plus rapides et plus sûres si elles sont réalisées par ordinateur. C'est le cas de la malaria où il faut rechercher des globules infectés parmi des millions de cellules.

Un prototype devrait être testé en Ouganda d'ici la fin de l'année.

ORIGINE : BE Suède numéro 19 (8/11/2010) - Ambassade de France en Suède / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/65020.htm

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