lundi 27 septembre 2010

Conférence : Smart Energy International 2010

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/64592.htm

La conférence Smart Energy International s'est tenue du 7 au 9 septembre à San José en duo avec la conférence avec le Smart Energy Storage. Pour un premier évènement aux Etats-Unis, les organisateurs ont réussi leur pari notamment grâce à la participation de plus d'une cinquantaine d'intervenants, des seniors de l'industrie de l'énergie et des télécommunications. Parmi les sujets abordés lors de la conférence, l'éducation des consommateurs a été une fois de plus mise à l'honneur. Les voitures électriques et le déploiement du réseau AMI ont été également au coeur des débats lors de la conférence. Revenons sur quelques points importants.

L'éducation du consommateur, un besoin essentiel pour l'adoption des réseaux intelligents

Si les compteurs intelligents et le Smart Grid sont des éléments essentiels pour l'avenir de l'industrie de l'énergie et des télécommunications, il est cependant moins évident d'en expliquer les bénéfices pour le consommateur. En effet comment expliquer l'ajout d'un compteur intelligent lorsque le compteur actuel fonctionne en apparence correctement ? Comment justifier qu'il appartienne à l'opérateur alors qu'il est installé chez un particulier? Comment présenter les avantages lorsqu'aucune expérience à grande échelle n'a encore été publiée ? Comment expliquer le fonctionnement lorsque les outils de gestion d'énergie ne sont pas encore prêts sur le marché ? Une étude réalisée par Harris Poll, en début d'année avait montré que 68% des personnes questionnées ne connaissaient par le terme Smart Grid et que seulement 26% d'entre elles savaient ce qu'était un compteur intelligent. La population n'est donc pas encore familière avec les avancées réalisées sur le réseau et sa compréhension du sujet est encore très faible. Il devient donc urgent de commencer un programme d'éducation.

Les résultats obtenus grâce au projet pilote d'effacement énergétique, le PowerCents DC Program [1] réalisé par Emeter en collaboration avec l'opérateur Pepco, ont montré qu'en moyenne les consommateurs, tous milieux sociaux confondus, avaient réduit leur facture électrique de $44. Si les résultats apparaissent positifs, est-ce suffisant pour réellement entrainer un engouement dans le Smart Grid et une forte participation ? Par ailleurs, que se passerait-t-il si un particulier refusait ou ne pouvait participer aux programmes. Devrait-t-il payer plus cher que ce qu'il paie déjà ? Probablement oui.

PG&E (Pacific Gas and Electric Company) avait déjà été confronté au problème après l'installation de ses compteurs à Bakersfield. L'opérateur avait reçu des milliers de lettre de mécontentement de clients protestant que leur facture avait augmenté. Or un opérateur ne pourra se passer de l'implication de ses clients s'il veut mener à bien des programmes de réduction de la consommation et la mise en place de nouveaux services promis par le Smart Grid (effacement énergétique, gestion de l'énergie sur Internet...). De même certains utilisateurs refusent la mise en place d'un compteur électrique chez eux soit pour des problèmes liés à la protection de la propriété privée, soit encore par peur des impacts sur la santé.

La question actuelle, qui reste ouverte est donc : Quels sont les moyens à mettre en oeuvre pour impliquer les consommateurs et leur faire comprendre le bien-fondé d'une telle initiative. Plusieurs compagnies comme Opower [2], Ecofactor [3] proposent des solutions mais seront-elles suffisantes ? Les opérateurs, les agences de régulations, les gouvernements auront a priori leur rôle à jouer pour "éduquer" le consommateur.

Préparer le réseau pour supporter l'arrivée des voitures électriques

Avec l'arrivée des voitures électriques d'ici la fin de l'année, les opérateurs se préparent à des mises à jour du réseau de grande ampleur. Selon leurs études, les opérateurs prévoient une adoption des voitures électriques concentrées dans certains quartiers (principalement les quartiers aisés et dotés d'une conscience écologique). Ce qui impose une remise à jour du réseau, en particulier des transformateurs, pour supporter les recharges de véhicules. En effet la recharge d'une voiture électrique correspond en moyenne à la consommation journalière d'une maison. Ceci peut directement affecter le fonctionnement du transformateur. D'une part il peut subir une dégradation suite à une surconsommation sur le réseau. D'autre part, les transformateurs sont habituellement conçus pour se refroidir pendant la nuit lorsque la température extérieure et la consommation diminuent. Or si les véhicules électriques sont rechargés la nuit, ils ne pourront plus être refroidis suffisamment.

Par ailleurs les modalités pour la recharge des véhicules électriques restent encore à définir. Les véhicules électriques n'offrent pas encore une autonomie suffisante pour subvenir aux trajets quotidiens. Il faudra donc installer des stations de recharge sur les lieux de travail ou alors sur les parkings environnants. Mais qui devra payer pour ces stations et à qui sera facturée l'électricité ? Ces questions restent ouvertes, et les régulateurs n'ont encore rien décidé. Les opérateurs parlent également de la mise en application d'un second tarif dédié aux voitures électriques avec dans ce cas l'installation d'un second compteur intelligent pour les résidences dotées de tels véhicules. .

Etat du déploiement du réseau AMI, orchestré par les opérateurs

Selon les phases planifiées par PG&E et présentées lors de la conférence, le déploiement du réseau AMI, devrait suivre les étapes suivantes :
- 0 : Test initial du système
- 1 : Processus de déploiement et de prévision des compteurs intelligents
- 2 : Support des compteurs intelligents pour le paiement de la consommation
- 3 : Application de nouveaux tarifs.
- 4 : Ajout de nouvelles fonctionnalités (ex : information sur les coupures de courant)
- 5 : Proposer des applications mobiles ou sur internet dédiées au consommateur.
- 6 : Applications à suivre.

Aujourd'hui, les opérateurs les plus avancés en sont à la seconde phase. Pour certains opérateurs comme PG&E, le déploiement des compteurs intelligents est presque terminé et le choix de la technologie de communication est déjà en grande partie déterminé. Cependant beaucoup d'autres opérateurs ne sont pas aussi avancés et le choix des technologies n'est pas encore défini. C'est donc une période clé pour des acteurs comme Itron, SivlerSprings, Trillant et autres pour tenter d'imposer leur solution. Par ailleurs les opérateurs s'intéressent de près aux problématiques de sécurité et notamment à la protection des quantités élevées de données qui seront générées sur le réseau. Un marché visé par des grands groupes comme Oracle, IBM mais aussi par des compagnies de plus petite taille à l'image de Revere Security [4]

Pour en savoir plus, contacts :

- [1] Y. J. Choi, C. L. Zhang, N. Lee, and S-W. Cheong, Phys. Rev. Lett. 105, 097201, 23/08/2010 -http://physics.aps.org/pdf/10.1103/PhysRevLett.105.097201.pdf
- [2] I. Lee et al., Nature 466, 845-848,doi:10.1038/nature09279, 12/08/2010 -http://www.nature.com/nature/journal/v466/n7308/full/nature09279.html

Code brève
ADIT :
64596

Source :

- Towards colossal magnetoelectricity?, Physics 3 (72), D. Argyriou, 23/08/2010 -http://physics.aps.org/viewpoint-for/10.1103/PhysRevLett.105.097201
- Scientists achieve highest resolution MRI of a magnet, OSU News Research, P. Gorder, 11/08/2010 - http://researchnews.osu.edu/archive/hiresmag.htm

Rédacteur :

Vincent Reillon, deputy-phys.mst@consulfrance-houston.org


ORIGINE : BE Etats-Unis numéro 220 (24/09/2010) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/64596.htm

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