lundi 8 mars 2010

Capital-risque: l'Israëlien JVP à la recherche de pépites en Europe

Un portefeuille de près de 800 millions de dollars, des bureaux à New York, Londres, Shanghai, Tokyo et en Israël…JVP est déjà l'un des poids lourds de la finance internationale dans le milieu technologique, investissant essentiellement dans le e-commerce, les jeux et Internet.

Si le marché des nouvelles technologies en Israël ne devrait peser « que » 4,9 milliards de dollars en 2010, selon Market Research, les taux de croissance y sont élevés : 8 % de moyenne sur les cinq dernières années. Et le pays dispose de secteurs particulièrement dynamiques, encouragés par une forte volonté publique et un capital-risque puissant. Un grand nombre de sociétés high-tech ont en effet bénéficié de programmes publics pour se lancer, exploitant à l'origine les compétences de l'armée. Sans oublier que plusieurs multinationales, à l'instar de Google, y ont installé un centre de recherche et développement. Enfin, Israël est l'un des pays où les dépenses publiques en R&D sont parmi les plus élevées proportionnellement, avec 4,4 % du PIB.

Mais, jusqu'ici, ce fonds de capital-risque misait avant tout sur Israël et les Etats-Unis. Très peu sur l'Europe, d'où le recrutement, il y a quelques mois, d'Agnès Touraine (ex-PDG de Vivendi Publishing et de Vivendi Games). « Aujourd'hui, les meilleures opportunités se trouvent en Europe et en Asie », affirme Erel Margalit, fondateur de la société. La crise américaine ayant réduit l'activité de JVP outre-Atlantique, le fonds cherche de nouveaux débouchés. Et la volonté de développer des liens avec la France est d'autant plus forte que plusieurs entreprises hexagonales telles que GAN, France Télécom, EDF notamment, ont aidé le fonds à se lancer, en 1994.

Investissement sur les médias

Erel Margelit était justement en France, la semaine dernière, pour approcher plusieurs sociétés high-tech et média. JVP a beaucoup investi, jusqu'ici, dans les technologies et les réseaux. Dans son portefeuille, Dune, une start-up spécialisée dans les semi-conducteurs revendue depuis à Broadcom pour 200 millions de dollars ; Celltick, qui commercialise des solutions de diffusion publicitaire sur téléphones mobiles, ou encore Qliktech, un éditeur de logiciels d'analyse décisionnelle.

Désormais, JVP se réoriente sur les médias car « la technologie n'est plus seulement une affaire d'ingénieurs. Elle mobilise aussi des créatifs, des scénaristes, des producteurs ». Erel Margelit avoue d'ailleurs être stimulé par son environnement de travail. Basé à Jérusalem, « dans un décor de cinéma », il imagine la ville comme le futur « Hollywood de la Méditerranée ». C'est là que le fonds a mis en place un incubateur, il y a près de quatre ans. Celui-ci a déjà « sorti » une quinzaine de jeunes entreprises. Son fait d'armes : la vente de l'une de ces jeunes pousses, Zoomix, spécialiste des bases de données, à Microsoft pour 30 millions de dollars il y a un an et demi.

L'objectif affiché n'est ni plus ni moins de dénicher de futurs leaders mondiaux. Le modèle ? Apple. Car la firme à la pomme « met la technologie au service des idées et du divertissement ». Pour Erel Margalit, l'industrie du divertissement est loin d'avoir exploré toutes les opportunités. « Aujourd'hui, quand on emmène son enfant au cinéma, on l'initie à un nouveau monde, souligne le fondateur de JVP. M ais une fois rentré chez lui, l'expérience s'arrête alors que l'on peut imaginer plein de passerelles pour la prolonger. Dans le domaine des jeux vidéo, par exemple. » C'est justement l'un des domaines où les start-up françaises tirent leur épingle du jeu…


Source : Les Echos, 8/3/10

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