mercredi 16 décembre 2009

Sinnoveg invente la clôture végétale tressée aussi solide qu’un mur

Si certains entrepreneurs se découvrent une conscience environnementale sur le tard, Daniel Soupe n’a lui pas attendu la vague verte pour penser « durable ». Pepiniériste dans l’Ain (Châtillon-sur-Chalaronne) depuis 1975, ce passionné a créé il y a quatre ans Sinnoveg, une start-up spécialisée dans la recherche et le développement en génie végétal. Un drôle de laboratoire qui signe avec la clôture végétale de sécurité sa première grande innovation maison : « Le projet est né de l’observation de problèmes de dégradations de végétaux dans les lieux publics. Nous nous sommes alors rappelés que certains éleveurs utilisaient des buissons pour parquer leurs vaches. Ça nous a donné l’idée de fabriquer des clôtures à partir de végétaux via la technique du plissage charolais ».

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Convaincus par le concept, Daniel Soupe et son équipe mettent donc au point une technique de tressage des végétaux permettant l’obtention d’un grillage naturel très résistant. corps_sinnoveg_090623

Tressés horizontalement, les fibres se soudent ainsi les unes aux autres, comme dans un pull-over, pour former un véritable « mur vert », avec ou sans épine. Au besoin, le maillage végétal peut être renforcé avec des éléments « solides ». De quoi donner un sérieux coup de vieux aux antiques barbelés et autres murets en béton. « Nos produits sont particulièrement adaptés pour la protection des lignes de la RATP ou de la SNCF. Mais aussi pour les terrains militaires ou les prisons », explique Daniel Soupe. De la vache au prisonnier, il fallait y penser.

Tresser n’est pas tricher

Pour faire pousser ses clôtures chez un maximum de clients, Daniel Soupe ne manque pas d’arguments : entretien limité, adaptabilité maximale (de 60 centimètres à 10 mètres) et surtout prix compétitifs. Le mètre de linéaire tressé se négocie ainsi entre 5 et 50 euros selon les espèces utilisées (Poncirus trifoliata, Berberis julianae, Zanthoxyllum simulans…). Un tarif à comparer avec celui d’un treillis soudé vendu autour de 60 euros par mètre. « Il s’agit d’un système unique au monde, protégé par un brevet international. Nous pensons que son potentiel est très important car il répond à la demande du public et des élus pour des solutions écologiques. Notre développement passe notamment par la commande publique. Je pense en particulier à l’équipement des autoroutes ou des lycées ». Les propriétaires de maisons pourront bientôt également acheter en ligne leur clôture sur mesure. Des clients d’ici, ou d’ailleurs, puisque Sinnoveg vise notamment le marché du Moyen-Orient à l’horizon 2010.

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Parallèlement, la jeune pousse planche également sur de nouvelles innovations comme la possibilité de rendre productives ses futures clôtures (petits fruits, condiments…). Mais aussi sur de prochaines applications de sa technologie de tressage avec entre autres la réalisation de murs anti-bruit à base de végétaux ou de glissières de sécurité « vertes ». Pour faire face à ces nouveaux défis, Daniel Soupe devrait d’ailleurs prochainement renforcer son équipe déjà riche de près de 150 collaborateurs en France, en Chine et au Maroc. « Nous sommes à la recherche de jeunes techniciens et paysagistes motivés par l’international », précise ainsi l’heureux pépiniériste innovant. Des clôtures oui, des frontières non.

Source : Cleantech Republic, 24/06/09

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