jeudi 24 septembre 2009

Les technologies propres peuvent-elles tirer leur épingle du jeu grâce au capital-risque ?


Les technologies dites "propres" (clean tech) sont en plein développement depuis quelques années. Avec le recul des investissements venant des sociétés de capital-risque, l'industrie enregistre un retour à des formes plus conventionnelles d'investissement. Cette reprise de l'investissement est cependant de faible ampleur.

La médiatisation des problèmes de réchauffement planétaire a permis à l'industrie des technologies propres de se développer. Malgré la baisse des investissements provenant du capital risque, phénomène lié à la récente crise financière, ces industries peuvent se vanter d'avoir développé un marché en croissance qui attire des levées de fonds en constante augmentation. D'après un rapport publié par le groupe "Cleantech" en juillet 2009, on enregistre une augmentation des investissements de 12% ce trimestre par rapport au précédent, soit un montant total investi de 1,2 milliard de dollars américains. Mais, dans le même temps, le montant total des investissements provenant du capital-risque dans le domaine des technologies propres a diminué de 40% par rapport à l'an dernier à la même époque.

Malheureusement, cette reprise ne bénéficie pas à toutes les jeunes entreprises du secteur. En effet, le capital-risque privilégie désormais les entreprises à un stade très avancé de développement, au dépens des jeunes entreprises en phase d'amorçage ou de création. Les sociétés de capital risque préfèrent également lever des fonds pour les entreprises ayant des activités complémentaires à leurs portefeuilles, ou encore des entreprises en phase d'introduction sur les marchés (IPO). Certes, la prise de risque est diminuée mais la taille des fonds levés est plus grande. Sans surprise, le secteur des énergies renouvelables est celui qui attire le plus de fonds et les sociétés de capital-risques n'hésitent pas à y investir des montants allant jusqu'à 250 millions de dollars.

Qu'en est-il pour les jeunes pousses en phase d'amorçage ou de création? Immanquablement, ces dernières souffrent de la forte baisse de l'activité du capital-risque en 2008 et doivent se contenter de financements complémentaires de la part d'investisseurs providentiels ("business angels"), des proches et amis, ainsi que des contributeurs institutionnels (l'Etat fédéral).

Malgré l'intérêt que porte le capital-risque au secteur des technologies propres, les jeunes entreprises innovantes de ce domaine continuent d'éprouver les plus grandes difficultés à traverser l'étape critique de la "vallée de la mort". Les technologies vertes requièrent en effet une forte injection de capital dans les phases de développement et de commercialisation. Une étude récente du "Clean Energy Group" et "New Energy Finance" montre que les capitaux moyens investis dans les phases de commercialisation ont augmenté de près de 15 millions de dollars (de 21 millions en 2007 à 35 millions en 2008). Les risques et les montants à investir étant élevés, les capitaux-risqueurs se concentrent sur les sociétés les plus fiables. Conséquence: l'étape de la "vallée de la mort" est très lente et difficile à franchir pour la plupart des autres entreprises.

Etant donné la frilosité du capital-risque, le salut des technologies propres pourrait se trouver dans les fonds d'investissement de grandes sociétés ("corporate venture") du type de celui de Google. Ce dernier a investi en 2008 près de 10 millions de dollars dans les énergies géothermiques, 130 millions dans l'énergie solaire et quelques autres millions dans les voitures hybrides.

Source :
BE Etats-Unis numéro 175 (4/09/2009) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/60402.htm

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